1992 - 1995, les premiers accords sur le projet

 

La ligne Turin-Lyon devient une priorité après un accord signé par les ministres des transports français et italien. En 1994, la Communauté Européenne avec le Conseil Européen de Essen inscrit cette ligne à grande vitesse parmi les 14 projets prioritaires du secteur des transports en Europe, cependant elle ne fera mention à aucun investissement pour l'instant. Il faut cependant investir dans des investigations pour prouver la faisabilité du projet. C'est pourquoi, toujours en 1994, les "Ferrovie dello Stato" en Italie et la SNCF en France donnent naissance à la société "Alpetunnel" qui sera en charge des études préliminaires. Pour cela l’Italie dépensera 83 milliards de lires soit environ 40 millions d’euros, 24 millions de plus seront versés conjointement par la France et l’Italie. 

 

Durant cette même période, HABITAT, groupe des opposants, commence une enquête indépendante. Elle comprend des études sur l’impact acoustique de la ligne TAV (basées sur la ligne existante Paris-Lyon) mais aussi des investigations sur les coûts possibles. Cette enquête se conclut par l’affirmation que les coûts engendrés pourraient être 4 fois plus importants que ceux de l’estimation officielle. En conséquence aux résultats de l’enquête, des groupes s’opposant à la TAV bloquent deux gares ferroviaires en France. A partir de ce moment-là on assiste à la création de nombreux groupes de protestations autonomes comme par exemple la création de l’initiative “Maires contre la TAV” de Romano Perino, maire de Mompantero (un village de 600 habitants) ou bien encore l’ouverture d’un stand contre la TAV par la principale association nationale d’agriculteurs pour revendiquer que celle-ci endommagerait l’agriculture de la vallée.

 

Pour ce qui est de la réaction des politiques, la majorité des partis politiques locaux ne s’oppose pas à la TAV. A l’exception du Parti des Verts, du Parti Communiste et dans un premier temps de la Ligue du Nord qui est aussi contre la TAV, mais qui changera d’avis quelques années plus tard.

 

Les groupes "No TAV" se rassemblent et se multiplient durant ces années et commencent à publier leurs opinions et les résultats des enquêtes afin de réunir plus de sympathisants et diffuser le problème. Pendant ce temps, en revanche, les médias traditionnels continuent à éviter le problème. Les italiens du val de Suse sont furieux et le deviennent aussi les habitant de Savoie en France, tout aussi touchés par ce projet. Ils publient un manifeste intitulé "J’accuse".  Les réunions des différents groupes et plus généralement du mouvement "No TAV" deviennent de plus en plus régulières.